jeudi 4 mars 2010

Variabilité chromosomique chez les discus sauvages

























Révision du genre Symphysodon par Bleher

Heiko Bleher, Kai N. Stölting, Walter Salzburger, and Axel Meyer: Revision of the Genus Symphysodon Heckel, 1840 (Teleostei: Perciformes: Cichlidae) based on molecular and morphological characters, pp. 133-174


Abstract

Systematics of the cichlid genus Symphysodon has been investigated and three species are recognised: S. discus Heckel, 1840 (synonym: S. discus willischwartzi Burgess, 1981); S. aequifasciatus Pellegrin, 1904 (synonyms: S. discus var. aequifasciata Pellegrin, 1904; S. aequifasciata aequifasciata sensu Schultz, 1960; S. Discus Tarzoo - sic - Lyons, 1960); and S. haraldi, Schultz, 1960 (synonyms: S. aequifasciata haraldi Schultz, 1960; S. aequifasciata axelrodi Schultz, 1960). The present revision is based on DNA sequences of partial mitochondrial control regions of 48 specimens of Symphysodon from 20 different locations in the central and lower Amazon basin, which revealed three genetically distinct clades of Symphysodon. One of these genetic clusters is composed of specimens that morphologically are S. discus, but also of S. haraldi and natural hybrids of S. discus x S. haraldi. This indicates that either the “discus” clade is composed, at least partially, of hybrids or, alternatively, that a “haraldi” phenotype evolved (or was retained) independently in this clade. The other two clades consist of S. aequifasciatus and S. haraldi. The definition of the three species is supported by extensive field studies over the last 40 years, investigating distributional patterns and documenting adaptation of each species to a distinct type of water, characterised by unique chemical parameters. In addition, S. discus and S. aequifasciatus display distinct colorations and colour patterns, with nine vertical bars on each flank. In S. discus the first, and particularly the fifth and ninth bars are prominent and/or wider, while all bars are typically of equal width in S. aequifasciatus. The latter species is also recognised by its rust-brown or red dots on the body, ranging from a few spots to a dense cover all over, rarely forming red spotted lines or being present in the anal fin region only. Symphysodon haraldi displays a wide range of colours, colour patterns and a larger number of vertical bars (8 up to 16), which may differ substantially in shape. Except for hybrids of S. discus x S. haraldi, S. haraldi does not resemble the other two species. A study of geographic distribution patterns of the three species was carried out throughout the central and lower Amazon basin: in the western Amazon in almost every tributary of the Solimões and the Marañon Rivers to Iquitos, and in the eastern part in most tributaries of the Amazon River down to its mouth. The valid names of the three species are: S. discus - the Heckel discus; S. aequifasciatus - the green discus; and S. haraldi - the blue discus. The “brown” or “common” discus of the aquarium trade is the same as the “blue” discus.

In S. aequifasciatus a congruence of genetic and morphological (colour) characters has been found, whereas some specimens that would phenotypically be assigned to S. haraldi, genetically group also with the S. discus clade. Only future studies using nuclear DNA markers will allow untangling the evolutionary history of the phenotypcially heterogeneous S. “discus” clade.

En gros pour résumer, après avoir fait des séquencages d'ADN mitochondrial, il apparaît qu'il n'y aurait en réalité que 3 espèces: Symphysodon discus (Heckel), Symphysodon aequifasciata (Discus vert) et Symphysodon haraldi (Discus bleu ou brun).
Dans la nature, il existe malgré tout des hybridations avec des phénotypes intermédiaires.

mercredi 3 mars 2010

Développement histologique du tube digestif des larves de discus





































Chilodonella trouvés au niveau des branchies de discus












Comme la photo n'est pas terrible, voici un dessin et une photo de chilodonella




Développement ovarien du discus heckel

désolé c'est le titre même si le discus sur la photo n'est pas un heckel...






















Ultrastructure de l'oeuf de discus (biblio)

Résumé:
L'ultrastructure de la surface de l'œuf de discus a été étudiée à l'aide d'un microscope électronique à balayage. Les œufs ovales jaunes pâles et télolécithes (c'est à dire dont le vitellus est localisé à un des pôles) présentent un micropyle (orifice par lequel va pénétrer le spermatozoïde)en forme d'entonnoir aux bords arrondis. La surface de l'œuf est recouverte d'une matrice de fibrilles. (traduction perso)



























mardi 2 mars 2010

Démarches pour poser un BON diagnostic

Avant d’envisager un quelconque traitement (et avant de statuer sur
l’efficacité ou non d’un traitement), il convient de poser le BON
diagnostic.

La première étape consiste à recueillir l’ensemble des informations
concernant le poisson et l’aquarium. Quelle espèce ? Quel âge ? Quel
sexe ? Les antécédents de symptômes ou maladies ? Les paramètres d’eau ?
La façon de faire l’eau ? Y a-t-il eu d’autres poissons introduits
récemment ? Combien de poissons présentent des symptômes ? Est ce que
tous les poissons malades ont les mêmes symptômes? Depuis quand ? Quelle
est l’évolution des symptômes ?

La deuxième étape consiste à poser un diagnostic différentiel. Pour
ceux, comme moi qui sont fans du Dr House, c’est l’étape du tableau
blanc où on cite toutes les maladies qui « collent » avec les symptômes.
C’est l’étape crucial mais qui est malheureusement trop souvent négligée
en aquariophilie où beaucoup de gens font des raccourcis.

Par exemple le diagnostic différentiel d’un poisson qui respire vite
pourrait être :

Manque d’O2
Trop de Co2
Une concentration élevée en Ammoniac
Une concentration élevée en nitrites
Une concentration élevée en nitrates
Une température trop élevée
La présence de polluants
La présence de chlore
Une acidose
Une sursaturation gazeuse
Un problème de vers branchiaux
Un problème de microparasites branchiaux
Une infection bactérienne branchiale
Une infection bactérienne systémique
Un problème de vessie gazeuse
Une infestation parasitaire autre que branchiale
Un stress lié à un poisson hyper agressif
Une eau chargée en matières en suspension

Et j’en oublie sans doute… Cela signifie que pour poser le BON
diagnostic, il faut lister toutes ces hypothèses et les réfuter une par
une (comme dans Dr House).

Pour infirmer ou confirmer une hypothèse, il faut collecter des
informations supplémentaires en procédant à des analyses de flotte par
exemple mais ça peut être collecter des excréments pour les regarder au
microscope ou couper un petit bout de nageoire pour le regarder au
microscope...

Si on a vérifié la qualité d’eau, on constate malgré tout qu’il subsiste
tout de même pas mal de bonnes raisons pour que le poisson respire vite
et pas uniquement les vers branchiaux (pour ceux qui auraient été tentés
de faire le raccourcis) donc on progresse.

On arrive à ce stade aux limites de l’aquariophilie parce qu’à moins
d’en sacrifier un pour poser le BON diagnostic (le plus moribond que de
toute façon était condamné) et sauver les autres, on a pas moyen d’en
savoir plus.
La technique consiste alors à poser un diagnostic thérapeutique. C’est à
dire qu’on fait subir au poisson un traitement pour voir si les
symptômes disparaissent. Si c’est effectivement le cas, c’est qu’on
avait vu juste. Sinon, ça aura au moins servi à écarter une hypothèse et
ça fait avancer le schmilblick. Le traitement à privilégier en premier
est évidemment celui qui permettrait de traiter l’hypothèse la plus
probable.
Pour les inconditionnels de la série, c’est ce que fait souvent le Dr
House et qui fait hurler les autres médecins.
Pour les discus, la première chose à faire est de procéder à un bon
changement d’eau, ça permet d’écarter l’hypothèse selon laquelle, les
symptômes seraient liés à la qualité d’eau.

Dans l’exemple précédent, si on a d’autres symptômes type opercule
collé, on peut partir sur l’hypothèse que ce sont des vers branchiaux et
faire un traitement au Praziquantel mais il ne faut pas perdre de vue
que ça peut également être des microparasites branchiaux qui ne sont pas
du tout sensibles au Praziquantel. Dans ce cas, il faudra envisager un
traitement au FMC si le traitement au Praziquantel ne suffit pas etc….

Au final, on aura mis en place un ou des traitements (dont le changement
d’eau) pour arriver à poser le BON diagnostic. Ça permettra de mettre en
place ensuite des mesures correctives adaptées pour les autres (changer
de façon de préparer son eau, déparasiter tous les poissons,
désinfection des épuisettes….)
Dites vous bien que si vous n’avez pas réussi à poser le BON diagnostic
et que vous n’avez pas mis en place les bonnes mesures correctives, ça
se reproduira vraisemblablement et que ça ne se passera pas forcément
aussi bien.

lundi 1 mars 2010

Maladie du "tournis"

Maladie du tournis
Agent causal
Myxobolus cerebralis, un parasite de la famille des myxosporidies. Historiquement, le nom cerebralis avait été donné car les signes de tournis évoquait un problème cérébral. En réalité le cerveau n’est pas l’organe qui est principalement contaminé.

Cycle parasitaire

Il s’agit d’un cycle direct entre un poisson d’espèce sensible (tous ne le sont pas !!) et un vers annélide oligochète de type Tubifex.
Un tubifex contaminé va excréter de façon discontinue dans l’eau des formes parasitaires infestantes pour les poissons, que l’on nomme Triactinomyxon. L'excrétion commence dans le milieu naturel lorsque la température dépasse une certaine température.



Le pourcentage de tubifex contaminés est très faible mais la quantité de triactinomyxon libérée par vers est colossale. Attention, ce n’est pas en consommant des vers tubifex que le poisson va se contaminer car la forme parasitaire encore présente chez le vers n’est pas encore devenue « mature » pour infester un poisson. C’est simplement la coexistence de vers et de poissons sensibles dans un même milieu qui peut déclencher la maladie.

Les triactinomyxon ne sont pas mobiles et sont juste portées par l’eau, ce qui fait que la contamination n’est qu’une question de probabilité de rencontre entre le triactinomyxon et le poisson. Lorsqu’on a du tournis dans un élevage de truite en rivière, il faut rechercher en amont de la pisciculture la présence de tubifex car les triactinomyxon vont passivement descendre la rivière jusqu’à trouver un poisson hôte.


Une fois arrivé au contact du poisson, le triactinomyxon s’attache et pénètre dans le corps du poisson. Il progresse jusque dans les cartilages de croissance en particulier et le tissus squelettique où il va pouvoir se multiplier (à ce stade on ne parle plus de triactinomyxon). Les tissus nerveux peuvent également être infectés mais il ne s’agit pas de la localisation principale.
Le cycle se boucle lorsque le poisson meurt et que son cadavre se décompose. Une autre forme parasitaire, la myxospore va alors être relarguée en grande quantité dans l’eau à partir du cartilage et peut être infester un vers tubifex .



Attention, les myxospores ne peuvent contaminer QUE des vers donc pas de contagion !!!

Epidémiologie/Symptômes.
Seules les poissons juvéniles sont susceptibles d’être infectés. Une fois à l’age adultes, ils ne peuvent contracter la maladie. La mortalité est élevée, de l’ordre de 90 %. Les poissons ont une nage non coordonnée, en rond (d'où le nom de tournis).En général, les poissons infestés font l’objet d’une prédation par les oiseaux type héron ou cormoran.
Les survivants ont des malformations vertébrales bien visibles. On observe souvent un coloration noire sur la partie caudale du poisson.







Traitement

Aucun traitement n’est efficace car les parasites sont bien à l’abri dans le cartilage. Basleer par de la fumagilline mais sans conviction.
En élevage de truite en rivière, on peut utiliser des UV pour empêcher les triactinomyxon de contaminer les truitelles. On peut décaler l’élevage des truitelles à une période où les tubifex n’excréteront pas de triactinomyxon (en fonction de la température).

Conclusion, attention à ne pas utiliser à tort et à travers le terme de tournis. En effet, cette patho ne touche que les poissons juvéniles, qui cohabitent avec des tubifex (je ne donne pas cher de leur peau en aquarium !!) et surtout cette maladie n’est PAS CONTAGIEUSE. Il est préférable de dire que le poisson a des troubles neurologiques.